Mésalliances, chapitre 1


























        Automne 1175

           La matinée de Tescelin De Brisay, jeune Comte de Castelmirail avait été quelque peu agitée, mais comme à son habitude, il avait réussi à tout arranger.
Des brigands éméchés rapinaient dans les étals du marché et terrorisaient les femmes par leurs cris. Un habitant de la ville vint alors quérir le Comte et ses hommes. Ces derniers allèrent prestement sur les lieux, appréhendèrent les larcineurs et les enfermèrent au cachot.

Il se rendit aussi dans la campagne afin de s’enquérir des demandes des habitants et leur apporter son aide car des paysans avaient été pillés dans la nuit. Le seigneur de Castelmirail leur offrit quelques écus et des vivres afin de compenser leurs pertes. Il ordonna à ses hommes de fouiller les environs pour retrouver les voleurs et les arrêter.



Le jeune homme était aimé et respecté de ses sujets, il se devait d’honorer la devise de sa famille :
                                                 « Chevalerie, justice, sagesse »
Telle était la devise  de son arrière-grand-père, Foulques De Brisay, le premier Comte de Castelmirail qui se vit offrir cette seigneurie en 1085 par Raymond De Saint Gilles, Duc de Narbonne pour acte de bravoure.


Tescelin lisait tranquillement quand des éclats d’une voix stridente et désagréable qu’il ne connaissait que trop bien lui percèrent les tympans. Il se leva de sa table et alla voir ce qu’il se passait.

Dans la salle de festin son épouse Hodierne terrorisait une jeune servante.
« Que se passe-t-il donc ici ? Vos hurlements retentissent dans tout le château.
- Cette gueuse de servante n’est qu’une incapable, il y a de la poussière sur la cheminée, elle a laissé des miettes sur le sol, elle chantonnait en travaillant.
Le Comte autorisa la servante à s’en aller.










Tescelin haussa les épaules et adressa un regard désapprobateur à son épouse.
- Je ne vois ni poussière ni miettes et pourquoi ne chantonnerait-elle pas en travaillant, cela n’a rien de dérangeant.
Hodierne le regarda, sa bouche avait ces plis amers qui trahissaient sa colère et son mépris, son visage  affichait quotidiennement cette haine.
-Vous n’êtes pas sans savoir que je déteste le bruit, cela me donne mal à la tête! Hurla-t-elle.
- Existe-t-il seulement une chose que vous ne haïssiez pas! Rien ne vous plait, ni les fêtes, ni la musique, ni la poésie, vous n’appréciez guère les promenades dans la ville ou la campagne, cingla le jeune homme exaspéré.
- Ceci est beaucoup trop bruyant pour mes délicates oreilles, de plus ces baladins et poètes n’ont aucun talent, il n’y a que les imbéciles qui peuvent apprécier de tels spectacles. Quant aux promenades, elles me sont insupportables, il est hors de question que je me mêle au petit peuple, ces êtres inférieurs.

- Qui donc croyez-vous être? Vous prenez tout le monde de haut! S’énerva Tescelin.
- Je me prends pour une femme de la noblesse. Votre gentillesse avec ces gueux qui sont à notre service m’exaspère.
- Je suis juste avec eux, ils ne méritent pas d’être traités de la sorte, nous ne sommes pas supérieurs à ces gens et il est de notre devoir de nobles de les protéger, répliqua-t-il sèchement.
- C’est là votre opinion, ce n’est en aucun cas la mienne, je mets ce manque de discernement  sur le compte de votre jeunesse, » conclut-elle.
Elle quitta la pièce en marmonnant des paroles inintelligibles.


Le jeune homme ne s’était jamais entendu avec son épouse. Ce mariage fut arrangé par leurs pères.
Il savait que la plupart des unions n’étaient pas fondées sur l’amour, mais il aurait toutefois espéré un minimum de respect et d’amitié de la part de son épouse. Au lieu de cela Hodierne le rabaissait tout le temps, tout était l’occasion pour elle de le critiquer et de tenter de le faire passer pour un idiot. « Vous n’êtes qu’un coquebert* » ne cessait-elle de lui asséner.






Il ne se passait pas un jour sans que la désagréable voix de crécelle d’Hodierne ne se fît entendre, il lui fallait toujours trouver quelqu’un à critiquer sans raison valable. Seuls les moments où elle médisait avec ses amies à la langue aussi fielleuse qu’elle lui faisaient quitter sa méchante humeur. 

Elle se refusait également à accomplir le devoir conjugal qu’elle considérait comme une pratique bestiale et vulgaire qui la dégoûtait. Lors de la nuit de noce elle évoqua une grande fatigue. Ce n’est qu’après cinq mois de mariage qu’elle accepta d’honorer son époux. Ce fut bref, le jeune Comte n’éprouva aucun plaisir, son épouse ne cessait de hurler et de l’insulter. Ce fut la seule fois où il la toucha, elle se refusa ensuite à lui, elle ne voulait pas prendre le risque de concevoir un héritier, Hodierne éprouvait une très profonde aversion envers les enfants.




A  la fin de l’année 1175 après huit mois d’un mariage malheureux, le Comte de Castelmirail prit la décision de faire annuler ce mariage pour refus d’accomplir le devoir conjugal. Après moult protestations de la part d’Hodierne, celle-ci finit par accepter et repartit dans sa famille. Tescelin était enfin libéré de cette horrible union, il espérait trouver une épouse qu’il aimerait. Cette fois personne ne pourrait l’obliger à s’unir à une femme qui ne lui convenait pas.







Son sénéchal Gaston  Desclets lui présenta quelques jeunes femmes de la noblesse, mais aucune  ne l'intéressa.


Au printemps 1176 les fêtes de mai battaient leur plein, Tescelin De Brisay s’y rendit, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant, son père pensait que ce n’était pas là la place d’un seigneur.

Il observait les gens  s’amuser, quand soudain son regard fut attiré par une jeune personne qui quittait la fête. Il ne l’avait vue que de dos, mais cette chevelure rougeoyante ne pouvait appartenir qu’à Eléonore Thomassin.



Quatre ans auparavant, Tescelin et son père s’étaient rendus à Sarlat chez Pierre Thomassin un riche et talentueux tailleur. Le Comte de Peyrelail, l’un des meilleurs amis de Lothaire De Brisay lui avait vanté les mérites de ce maitre tailleur qui avait ses entrées chez les membres les plus influents de la noblesse et la royauté.

Dans la boutique, le regard de Tescelin fut attiré par une jeune fille à la chevelure acajou. Il apprit qu’elle était la plus jeune enfant du tailleur et qu’elle se prénommait Eléonore. Le jeune Comte discuta longuement avec la jeune fille de quinze ans. Plusieurs jours s’écoulèrent, les deux jeunes gens nourrirent rapidement de tendres sentiments l’un pour l’autre. Eléonore ferait une parfaite épouse.
 
Il s’en ouvrit alors à son père, le très autoritaire Lothaire de Brisay. Le Comte s’y opposa, la jeune fille était certes de bonne famille, mais elle n’appartenait pas à la noblesse. Ce mariage ne se ferait pas.

Deux ans plus tard, le mariage de Tescelin et Hodierne D’Abliac fut arrangé. Le jeune Comte fut désappointé lorsqu’il rencontra sa future femme, elle était âgée de trente-sept ans et n’avait guère de beauté, son air hautain, son visage dur révélaient sa personnalité acariâtre. Le jeune homme n’eut de choix que la prendre pour épouse, respectant ainsi les dernières volontés de son père emporté par le feu de Saint Antoine*.


Tescelin la suivit sans se faire repérer. Celle-ci résidait à l’auberge, « la bougie et le luth ». Il entra dans l'établissement et se renseigna auprès de l’aubergiste qui lui confirma l’identité de la mystérieuse jeune fille.

 Eléonore s’apprêtait à s’asseoir quand Tescelin l’aborda, la jeune fille fut surprise.
« Monsieur le Comte ! Mais que faites-vous ici ?
- Je vous ai suivie depuis la place de la ville.
- Aurais-je commis un acte répréhensible ? Questionna-t-elle inquiète.
- Non du tout, je voulais vous revoir, j’ai souvent pensé à vous ces dernières années. Sortons, nous  seront mieux pour discuter.
- Allons dans la cour, elle est souvent déserte, proposa-t-elle.

Il s’y rendirent, Tescelin remarqua la tristesse de la jeune fille.
- Vous me semblez tourmentée et que faites-vous dans cette petite ville ?
- C’est à cause de mon père.
- Votre père ? Que se passe-t-il ? Aurait-il des soucis dans ses affaires ? Demanda le Comte.
- Non, ses affaires se portent pour le mieux. Le problème est qu’il veut que j’épouse le fils d’un patinier* d’une ville voisine, je ne veux point de cette union, je ne veux pas subir cela une seconde fois.

- Vous étiez mariée !
- Oui, quelques mois après votre départ de Sarlat mon père a arrangé mes épousailles avec le fils d’un tailleur d’une ville voisine.
- Que s’est-il passé ?











Elle soupira et lui expliqua que son mariage n’avait pas été heureux. Son époux ne lui manifestait guère d’amour et d’attention, il préférait passer ses journées à sa boutique ainsi que parfois une partie de la nuit. Après six mois de mariage elle découvrit que son affaire se portait mal et qu’il ne passait pas ses soirées à travailler comme il le prétendait. Il jouait de l’argent et perdait souvent. Une dispute éclata entre les deux jeunes gens, Eléonore accusa son mari de l’avoir manipulée.

Une semaine  plus tard, le jeune homme fut retrouvé mort dans une ruelle, il avait été assassiné, très probablement à cause d’une dette de jeu. Eléonore était alors enceinte de quatre mois.


Trois mois plus tard, des brigands s’introduisirent chez la jeune fille, ils la bousculèrent. Fort heureusement son beau-père et quelques domestiques les mirent en fuite. La jeune fille fut prise de violentes contractions, l’enfant allait naître deux mois avant terme. Elle accoucha d’un petit garçon, mais l’enfant trop faible mourut le lendemain. Après les funérailles du petit Jules sa belle-famille la chassa.

Elle fondit en larmes, le jeune Comte la pris dans ses bras. Ils restèrent ainsi un long moment. 




Peu à peu la jeune fille se calma et  se détacha de lui.
- Je m’excuse, je ne voulais pas vous importuner avec mes ridicules histoires.
Tescelin lui caressa doucement le visage.
- Vous ne m’ennuyez aucunement, je suis ravi d’avoir de vos nouvelles, bien entendu j’aurais préféré vous savoir heureuse.
- Ce n’est rien, vous ne pouviez pas savoir, mais j’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de m’être ainsi laissée aller à mon chagrin dans vos bras. Je ne suis pas certaine que Madame la Comtesse serait ravie d’apprendre cela.

- Ce qu’elle peut penser ne m’importe plus, d’ailleurs je ne crois pas que cela ait eu un jour de l’importance, répondit-il en riant.
Eléonore le regarda étonnée.
- Pourquoi riez-vous ainsi? Vous  semblez n’avoir point de considération pour votre épouse.
- Je ne suis plus marié depuis quelques mois. L’an dernier mon père a arrangé mon union avec une femme de dix ans mon aînée. Cette dernière s’est avérée être une personne méprisante qui refusait d’accomplir le devoir conjugal. Après huit mois j’ai fait annuler cet horrible mariage.
- Je suis désolée, je ne voulais pas me montrer impertinente, j’espère que vous me pardonnerez cet écart, répondit-elle honteuse.
- Il n’y a rien à pardonner, »  ajouta-t-il en lui baisant la main.
Ils discutèrent encore un peu et le Comte prit congé de la jeune fille.




Ce soir-là Tescelin eut du mal à trouver le sommeil, il ne cessait de se remémorer ses retrouvailles avec Eléonore. Il avait été heureux de la revoir. Lorsqu’il la tenait dans ses bras le jeune homme avait ressenti un immense bonheur, il aurait souhaité que ce moment dure plus longtemps. Jamais il n’avait éprouvé cela en tenant Hodierne dans ses bras. La seule fois où il l’avait tenue ainsi c’était lors de leur mariage, il avait eu l’impression de tenir un vieux tas de bois tout sec, cela ne fut pas agréable.

Il espérait revoir très prochainement la jeune fille à la crinière de feu qui avait su conserver un cœur capable d’altruisme malgré les épreuves.
Et si tout ceci n’était pas un hasard ? Peut-être était-ce le destin qui mettait de nouveau Eléonore sur son chemin ? 



Le lendemain, il fut convié à assister à un tournoi dans une seigneurie voisine, il déclina l’invitation. Jamais par le passé il n’avait manqué un tournoi. Il préféra se rendre à l’auberge où résidait Eléonore. La jeune fille l’attendait dans la cour. Ils discutèrent pendant des heures, oubliant leurs problèmes respectifs.


Les jours défilèrent, Eléonore et Tescelin passaient de plus en plus de temps ensemble, le jeune Comte refusa de nombreuses invitations afin d’être avec son amie. Bientôt les deux jeunes gens ne purent cacher leurs sentiments respectifs. Ils voulaient se marier. Il se rendit à Sarlat avec son amie, il demanda la main de cette dernière à Pierre Thomassin qui accepta, le patinier qu’il avait choisi pour sa fille s’avéra être un coureur de jupons, une jeune bourgeoise de Sarlat était enceinte de ses œuvres. Il avait été également vu dans une situation  délicate avec une femme de petite vertu.


La jeune fille ne pouvait plus rester à l’auberge, il l’invita à résider au château, ce qui ne manqua pas d’interpeller le sénéchal.
«  Qui est donc cette jeune fille?  S’enquit Gaston.
- Je vous présente Eléonore Thomassin, ma future fiancée.
- Votre future fiancée ! Mais elle n’est pas noble !
- Je le sais, elle n’a point de titre, mais elle est nantie de  la noblesse de l’âme, ce qui fera d’elle la meilleure des épouses.
- Vous savez  que vous devez choisir une épouse de votre rang.


- Je n’en ai cure ! Puisqu’il me faut choisir entre l’amour et la raison, je choisis l’amour cingla-t-il
- Mais vous pensez à ce que l’on va dire de vous, à votre réputation !
- Peu m’en chaut.
- Mais Monsieur ! Vous vous rendez compte des conséquences ! On va se gausser de vous !  Vous devez épouser une femme de la noblesse ! Vous allez être la risée de votre rang si vous persistez .
- Grand bien leur fasse! Eléonore deviendra noble quand elle sera mienne !  Vous n’avez aucun ordre à me donner, dois-je vous rappeler que vous êtes à mon service ! » S’énerva-t-il.

Quelques jours plus tard, Tescelin et Eléonore firent une balade à cheval dans la campagne environnante, il voulait lui montrer un endroit qui lui tenait à cœur. Ils s’arrêtèrent devant un petit château de pierres jaunes et y entrèrent.


«  Quel est cet endroit ? Demanda Eléonore.
- Ce château nous appartient, mon grand-père l’a acquis pour ma grand-mère, elle n’appréciait guère l’agitation de la ville.
- C’est un endroit magnifique et apaisant, constata la jeune fille.
- C’est dans ce lieu que nous allons nous marier. »

L’annonce des fiançailles du Comte avec Eléonore fit grand bruit parmi la noblesse de la région, certains perçurent cette union comme une mésalliance. Plusieurs d’entre eux déclinèrent l’invitation aux épousailles.

A la fin de l’été 1176, ils échangèrent leurs vœux devant le prêtre, peu d’invités étaient présents, mais peu leur importait, seul leur amour comptait.

Après une journée de fête, les deux jeunes époux se retrouvèrent seuls dans leur chambre.
Ils s’embrassèrent passionnément, bientôt leurs vêtements se retrouvèrent au sol, Le jeune homme prit son épouse dans ses bras et la déposa sur le lit. Il la caressa doucement et pris possession d’elle. Elle ressenti  une intense sensation de jouissance et de bonheur. Elle n’avait jamais connu cela avec son premier époux; les rares fois où il avait daigné l’honorer n’étaient que douleur. Eléonore s’abandonna entièrement, se cambrant pour aller à la rencontre de Tescelin, répondant à chaque mouvement de son corps. Un plaisir intense submergea les deux époux, ils étaient seuls au monde, laissant définitivement derrière eux leur passé respectif.



Un an s’était écoulé depuis le mariage d’Eléonore et Tescelin, contrairement à Hodierne, la jeune fille était appréciée des domestiques, ils ne la craignaient pas, jamais elle ne leur criait dessus, elle les respectait. La vie reprenait ses droits au château de Castelmirail, les jeunes époux y donnaient de nombreuses fêtes.



Tescelin cherchait son épouse, il était inquiet pour elle, depuis quelque temps, il avait remarqué
qu’elle semblait soucieuse. Il la trouva dans le petit jardin, il étudia scrupuleusement le visage de sa femme. Son sourire avait disparu.

Il s’approcha d’elle et prit son visage entre les mains.
«  Vous me semblez triste, que se passe-t-il ?
Les yeux verts d’Eléonore s’emplirent de larmes.
- Il y a un an que nous sommes mariés et nous n’avons pas d’enfant.
- Ne vous inquiétez pas pour cela, une année de mariage ce n’est pas bien long. Je suis sûr que d’ici un an ou deux il y aura un héritier ou une héritière à Castelmirail. Mes parents étaient mariés depuis sept ans lorsque je suis né,» la rassura-t-il.
Cela redonna espoir à la jeune fille.



Cinq autres années passèrent le couple n’avait toujours pas d’enfant. Eléonore en était profondément malheureuse.
Une étrange jeune femme rousse d’une trentaine d’années se présenta et demanda une audience privée avec la Comtesse. Elle voulait s’entretenir avec elle de quelque chose d’important.

La Dame de Castelmirail accepta de recevoir la jeune femme le lendemain au château à l’extérieur de la ville. La mystérieuse rousse déclina son identité, elle s’appelait Romelde Mainville.


Elles s’installèrent dans la salle de bal
« Madame la Comtesse, j’espère que je ne vous importune pas.
- Non vous ne me dérangez pas,  qu’avez-vous de si important à me dire ?
- Madame, je sais que vous êtes tourmentée, je peux vous aider.
Eléonore regarda la jeune femme, interloquée.
- De quels soucis parlez-vous ?

Romelde la regarda avec gentillesse.
- Je sais que de ne point avoir d’enfant vous emplit le cœur de tristesse. Cela me désole de vous voir ainsi, toute femme qui le désire devrait pouvoir avoir un enfant à chérir. Je peux vous aider à obtenir ce bébé que vous désirez tant.

Eléonore était de plus en plus étonnée.
- Vous voulez m’aidez à avoir un enfant ? Mais comment ?  Sachez que je ne crois pas aux sortilèges ni aux potions magiques, ce sont là des boniments.
- Non, il ne s’agit pas de ces choses. Je peux vous trouver un nouveau-né abandonné ou orphelin contre des écus d’or.
- Vous voulez dire prendre sous notre aile un nourrisson qui n’a pas de famille ? Mais n’est-il pas un peu tôt pour songer à adopter un enfant ?
- Il y a six ans que vous êtes mariée et toujours pas d’héritier, cela est préoccupant.
- Peut-être devrais-je d’abord parler de tout cela avec mon époux, ce n’est pas une décision que je puis prendre seule.
- Non surtout pas ! Votre mari ne doit pas être au courant de tout cela, protesta la jeune femme rousse.
- Mais comment cela est-il possible? Je ne puis décemment adopter un nouveau-né sans en discuter auparavant.

- Il devra croire que cet enfant est le sien.
- Quoi ! Mais c’est impossible ! Seriez- vous folle? S’énerva Eléonore.
- C’est très simple, vous faites semblant d’être enceinte en mettant des tissus ou un coussin sous votre robe. Vous dites à votre époux que votre grossesse est fragile et qu’il ne doit plus vous toucher. Vous dormez seule dans une chambre, dans  sept ou huit mois vous lui dites que le bébé va arriver. Une femme que je connais se présentera au château, elle dira être la ventrière. Elle aura un panier dans lequel sera caché un nouveau-né que vous ferez passer pour votre enfant.

Eléonore  lança un regard noir à son interlocutrice.
 - Comment pouvez-vous me proposer cela ! C’est malhonnête et ridicule ! Jamais je n’agirai ainsi ! Maintenant sortez d’ici !
Le visage de Romelde affichait désormais du mépris.
- Vous n’êtes qu’une idiote ! Vous ne pourrez que vous en prendre à vous-même quand votre mari vous aura répudiée car vous ne lui donnez point l’héritier qu’il désire.
- Hors de ma vue  ou il vous en cuira ! » Hurla Eléonore.
La jeune femme rousse s’en alla en adressant un sourire narquois à la Comtesse.




De retour au château Eléonore voulut parler à son époux,  elle le trouva dans la salle de bal. Il remarqua immédiatement le trouble de la jeune femme et s’en inquiéta.
«  Que vous arrive-t-il ?
- C’est à cause de cette femme qui voulait une audience privée, une certaine Romelde Mainville.
- Que s’est-il passé ?
- Cette jeune femme s’est tout d’abord montrée compatissante, elle comprenait ma douleur de ne pas avoir d’enfant. Elle disait vouloir m’aider à obtenir un nouveau-né.
Tescelin fronça les sourcils.
- Comment cela ?
- Je pensais qu’elle voulait que nous adoptions un bébé abandonné ou orphelin, mais que nenni, elle voulait que je fasse croire à tous que j’attendais un enfant en mettant des tissus sous mes vêtements. Le moment venu, elle aurait envoyé une ventrière avec un nouveau-né caché dans un panier. Je devais faire passer ce nourrisson pour le nôtre. J’ai bien entendu refusé un tel marché. Je veux un enfant de vous.


Tescelin fut choqué par ce que son épouse venait de lui révéler. Il la prit dans ses bras et la serra contre lui.
- Je n’ose imaginer ce que vous avez ressenti.
- Cela fut horrible, au départ elle s’est montrée gentille, mais lorsque j’ai décliné son offre et que je lui ai demandé de partir elle a été cruelle et a dit que vous alliez me répudier car je ne vous donnais pas d’héritier.
- Cette femme raconte n’importe quoi, jamais je ne vous répudierai. D’ailleurs quel était son but ?
- Je pense qu’elle voulait profiter de notre malheur pour nous soutirer de l’argent, elle m’a dit qu’elle me trouverait un bébé contre des écus d’or. Je ne connaissais pas cette femme, je ne l’avais jamais croisée auparavant, conclut Eléonore. »

Cette mystérieuse femme fut recherchée dans la seigneurie, on ne la retrouva pas.





Dix autres années s’écoulèrent, il n’y avait toujours aucun héritier à Castelmirail. Cela attristait la Comtesse, elle pensait ne plus être digne de son époux, elle devait lui parler en privé.
« Je ne suis pas une bonne épouse, je n’ai pas été capable de vous donner l’héritier que vous désirez tant. Je mérite la répudiation.
Tescelin lui adressa un regard plein d’effroi.
- Vous n’y pensez pas !  Jamais je n’accepterai cela !
- Voilà seize ans que nous sommes mariés et nous n’avons pas d’enfant.
- Je ne vous répudierai pas car je vous aime, que nous ayons un enfant ou non. Si dans dix ans nous n’en avons toujours pas, nous prendrons sous notre aile un bébé orphelin, il sera notre héritier.



Mai 1200


Eléonore approchait doucement de son quarante troisième anniversaire, elle avait perdu tout espoir d’avoir un jour un enfant. Le Comte quant à lui espérait encore, la Duchesse de Puytargues avait donné naissance à son premier bébé à l’âge de quarante-cinq ans après trente ans de mariage.


Tescelin s’inquiétait pour son épouse, il avait remarqué qu’elle ne semblait pas en bonne santé. La jeune femme n’avait guère d’appétit et souffrait de crampes d’estomac et de nausées et fatiguait plus vite qu’à l’accoutumée.

«  Votre santé me préoccupe, vous me semblez fort lasse, ce matin vous n’avez presque rien mangé et vous aviez encore ces maux d’estomac.
- Ne vous inquiétez pas, je me sens beaucoup mieux.
- Mais il y a tout de même plusieurs semaines que vous me semblez affaiblie.
- Je reste persuadée que ce n’est rien, je ne suis plus très jeune.
- J’ai peur de vous perdre.
- Vous ne me perdrez pas, je vous en fais la promesse. »


Quelques jours plus tard alors qu’elle se trouvait dans  le jardin, Eléonore se sentit mal, elle vit tout tourner et s’évanouit.

Ce fut sa Dame de compagnie, Octavie Desclets qui la trouva. La Comtesse fut installée dans la chambre. On envoya chercher la physicienne Azalaïs Labonté. Tescelin fit part de son inquiétude à la jeune femme.
«  Mon épouse se porte mal depuis quelques temps, elle est lasse et  souffre de maux d’estomac.
- Cela dure-t-il  toute la journée ? Questionna la physicienne blonde.
- Non,  cela passe puis revient. J’ai pensé que c’était la nourriture, mais seule Eléonore est malade, est-ce grave ?
- Je ne pense pas qu’elle soit gravement malade, et je crois qu’il est normal que vous n’ayez pas ces symptômes.
La physicienne alla examiner la Comtesse et ressortit une demi-heure plus tard.
- Est-elle très malade ? S’inquiéta Tescelin.
La jeune femme lui sourit.
- Votre épouse n’est point malade.
Il fronça les sourcils.
- Mais pourquoi se sent elle aussi mal ?
- C’est tout à fait normal d’avoir ces symptômes dans son état, toutes les femmes dans sa condition ressentent cela.
Le visage de Tescelin s’éclaira.
- Vous voulez dire qu’elle va avoir un enfant ?
-  Oui, dans …. »



Le Comte n’attendit pas qu’Azalaïs finisse sa phrase, il se précipita dans la chambre. Sa femme était debout, il la prit dans ses bras, les deux époux avaient les larmes aux yeux.

«  Je ne suis pas malade, je suis enceinte, c’est vous qui aviez raison d’y croire, à la fin du mois de novembre notre bébé sera là.
- Vous ne vous étiez doutée de rien ?
- J’ai bien pensé que je pouvais attendre un enfant, mais vu mon âge cela me semblait improbable. Je pensais que c’était à cause de mon âge, ce qui arrive à toutes les femmes quand elles vieillissent.
- La Duchesse de Puytargues était plus âgée que vous à la naissance de son enfant.
- Je le sais, mais j’ai ouï dire qu’elle avait subi cinq fausses couches, quant à moi en vingt-quatre ans de mariage je n’ai jamais été enceinte.
- Ne parlons plus de tout cela, l’important est que nous allons avoir un enfant. »


L’annonce de la grossesse de la Dame de Castelmirail fit rapidement le tour de la seigneurie. La plupart des habitants se réjouirent du bonheur du couple, cependant certaines personnes fort malveillantes firent courir le bruit que l’enfant n’était pas du Comte. Le sénéchal avertit Eléonore et Tescelin de ce qu’il se passait. Ils étaient au courant de ses rumeurs et avaient décidé de ne pas prêter attention à ces odieuses calomnies lancées par des femmes jalouses de ne pas avoir été jadis choisies par le Comte.


La grossesse de la Comtesse se déroulait bien, les nausées matinales disparurent laissant place à des douleurs dorsales. Elle s’en accommodait très bien, cela était moins désagréable que les maux d’estomac. Le Comte fut très présent pour son épouse, il déclina toutes les invitations aux tournois et  parties de chasse dans les seigneuries voisines.


L’été touchait à sa fin, la chaleur de l’été fit doucement place à la fraicheur. Eléonore approchait le septième moi de grossesse, elle était inquiète, elle repensait à la naissance prématurée et la mort de son fils. Elle s’en ouvrit à son mari.
«  J’ai peur de perdre notre bébé.
- Mais pourquoi le perdriez-vous ?
- Mon fils est né à sept mois de grossesse et il est mort le lendemain. J’ai peur d’accoucher prématurément et que cet enfant ne survive pas.
- Cela n’arrivera pas, votre premier enfant est né trop tôt à cause de ces bandits qui vous ont agressée. Notre bébé arrivera fin novembre et il sera en bonne santé.
- J’espère qu’il ou elle sera en bonne santé, répondit la Comtesse.
- Peut-être devriez-vous faire trois fois le tour de l’église en récitant trois prières, puis faire un trou dans la terre avec votre talon de chaussure. Trois jours plus tard vous retournez voir, si le trou est fermé ce sera une fille, si il est resté ouvert ce sera un garçon.

Eléonore éclata de rire.
- Vous n’allez tout de même pas me dire que vous croyez en de telles sornettes !
- Non bien entendu ! Je plaisantais, garçon ou fille peu importe. J’aimerais tant une petite fille avec vos cheveux foncés et vos yeux d’émeraude, ou un petit garçon roux avec mes yeux verts. »



Un après-midi de fin novembre, Eléonore fut prise de contractions et perdit les eaux. On alla quérir la ventrière, la Comtesse était terrifiée, Anne la rassura. À  la tombée de la nuit, le cri d’un nouveau-né se fit entendre.

  "Dong dong dong dong"
Des paysans qui s’apprêtaient à souper entendirent la cloche sonner au crépuscule.
«  Pourquoi la cloche sonne ? Demanda l’enfant
-  L’héritier de Castelmirail doit être né, en ville on disait que la Dame de Castelmirail avait ressenti les premières douleurs ce tantôt. Réjouissons-nous de leur bonheur, répondit la mère.
 
En ce vingt-trois novembre de l’an mille deux cent  naquit Emma De Brisay de Castelmirail, l’héritière de la seigneurie.


À  suivre.


* coquebert: nigaud
* feu de Saint Antoine: autre nom de l'ergotisme ( maladie causée par l'ergot de seigle )
* patinier: fabricant de souliers
* ventrière: sage-femme
 
 
 
 

 
 
 



 




 



 

 
 


 


 
 




 



 
 
 





























24 commentaires:

  1. Il est très bien ce récit ! Je ne prédis pas que des bonheurs à la lignée de Castelmirail, le temps ne se prête guère aux belles histoires où on peut se faire fi des traditions, et je gage que la famille d'Hodierne n'a pas fini de faire parler d'elle. Répudiée pour une roturière, quelles que soient les vertus des jeunes femmes... Les décors sont superbes ainsi que le fond d'écran du blog. J'aime beaucoup l'usage des mots et locutions en ancien français, ainsi que des superstitions. J'attends la suite !

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    1. Merci, ma correctrice m'a proposé certaines locutions. On ne sait jamais en ce qui concerne la famille d'Hodierne, même si à la fin du chapitre Hodierne a 63 ans et ses parents sont certainement morts. Le prochain chapitre ne sera pas aussi heureux.

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  2. Et bien, c'est un très bon début, j'ai bien accroché, c'est très prenant. Et l'ancien français donne une touche de réalisme. Continue, parce que c'est vraiment très bien :) J'espère qu'Emma aura une longue et heureuse vie.

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    1. Merci, il faut un peu d'ancien français pour que ce soit plus intéressant et plus recherché, ainsi que l'utilisation du "vous" entre les époux ( même si le "tu" était visiblement utilisé dans la noblesse médiévale ).

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  3. On sent clairement que tu as bossé à fond derrière cette histoire, j'adore les images et tous ces petits détails que tu donnes, ça donne de la profondeur à ton récit, ça l'ancre dans la réalité.

    PS: Comme je te connais, ne prêtes pas attention au vilain commentaire ci-dessus, ça sent le troll à plein nez.

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  4. je trouve ce premier chapitre très bien ! Ne te laisses pas découragée par des gens qui n'ont rien d'autre à faire que de cracher leur venin !

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  5. C'est très prenant !
    C'est clair et net : les commentaires négatifs sentent à plein nez la jalousie et le souhait de te décrédibiliser... Mais c'est bien idiot de leur part, et cela ne mènera à rien. Les gens un minimum intelligents savent d'eux-mêmes reconnaître un travail intéressant, et le tien l'est sans aucun doute !

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  6. Waouh j'ai adoré, franchement les photos le texte tout, c'est super travaillé et magnifiquement mis en scène, j'adore aussi les petites touches de vieux francais, et grace à toi j'ai pu apprendre certains de ses mots comme "coquebert" =) j'ai hate de voir ce que tu réserve pour la suite

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    1. Merci, le mot "coquebert" ainsi que le mot "patinier" je les ai trouvés sur un site que j'utilise pour mon histoire. C'est plus authentique d'utiliser quelques mots de l'époque, je me vois mal utiliser du verlan dans cette histoire.

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  7. Je reconnais bien ici certaines des scènes de ta fanfic avec Lisa et David. Tescelin et Eléonore ont dû traverser comme David et Lisa beaucoup d'obstacles et ils sont toujours aussi soudés et amoureux après tout ce temps.
    Je pense que la femme avec le bébé fait a en effet tenté de faire du chantage d'argent à Eléonore mais celle-ci ne s'est pas laissé faire et elle a eu raison, maintenant elle a son enfant . Cette femme est sans nul doute une tentative de vengence désespérée pour faire rompre le couple sachant que personne dans l'entourage de Tescelin n'y a été favorable.
    Une morale est à retenir : Tout vient à point à qui sait attendre
    et la confiance en l'être aimé fait des miracles.

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    1. Merci, qui sait qui était véritablement cette mystérieuse et méchante rousse.

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    2. En effet cette personne est suspecte à mes yeux, déjà marchander des enfants pour faire rompre le couple était une idée naïve et malsaine. Çà se voit qu'elle est l'exécutante d'une autre personne.
      Sinon euh pour les fautes de syntaxes, bizarre j'en ai vu aucunes. Je pense que ton amie n'est pas fiable ou ne lit-elle pas des romans modernes.

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  8. J'ai beaucoup apprécié ce premier chapitre. On découvre en Tesclin et en Emma deux belles personnes qui s'aiment sincèrement. J'ai également apprécié le travail sur la langue, et notamment l'utilisation ici et là de mots d'époque qui font totalement entrer dans l'histoire et dans le contexte, comme "coquebert" ou "ventrière". J'apprécie aussi les fonds d'écran qui achèvent de nous plonger dans l'ambiance de l'époque.
    On sent à la fois dans le texte et dans le travail sur les images, une véritable recherche qui donne de l'épaisseur aux personnages et au récit.
    Que dire de plus, à part qu'on attend la suite avec impatience ;)

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    1. Merci,je ne sais pas quand arrivera la suite, seule certitude le chapitre sera plus court et moins heureux.

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    2. Écrire un beau texte prend du temps en effet. On attendra le temps qu'il faut ;)

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    3. Sinon c'est Eléonore, Emma c'est leur fille.

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  9. Cette histoire me plaît grandement, c'est très bien écrit, j'apprécie vraiment ce genre d'histoire et j'ai hâte de découvrir la suite. :)

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    1. Merci, je ne sais pas quand la suite arrivera, le plan n'est pas encore écrit.

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    1. Toi tu cherche la petite bête, tu rejette le chapitre en bloc ! Les poses tu espère quoi ? Que l'on trouve tout en détails -_- et le language utiliser est très bien et au moins c'est d'époque, tu vois une histoire médiéval avec des wesh et autre language moderne ! Si cela ne te conviens pas trace ta route et fou lui la paix avec ta critique à deux balle car là ce n'est en aucun cas constructif , tu cherche juste à la découragée -_-

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    2. L'histoire des parents d'Emma ne sert à rien? Bah si, en fait, ça sert:

      - Déjà, on comprend mieux l'étendue du chagrin de son père suite à la mort de sa mère et pourquoi Emma lui est si chère. Ca permet aussi de connaître les origines d'Emma, ça serait con de pas les connaître, c'est un peu l'héroïne, non? Mais c'est vrai que, par exemple, dans Harry Potter, on ne te décrit pas les parents de Harry, c'est vrai que ça sert à rien, de savoir qu'ils l'adoraient et qu'ils sont morts pour le protéger, c'est pas comme si ça allait avoir une importance future dans l'histoire!

      - Savoir comment était la mère d'Emma et son histoire, en plus de nous la rendre sympathique, ça nous permettra ensuite, à l'avenir, de comprendre certains enjeux: Emma ne sera peut-être pas vu comme apte à régenter son château car elle n'est pas complètement noble, sa mère était quand même née dans la roture.

      - Savoir comment était la mère d'Emma peut nous permettre de faire des parallèles avec sa fille et si jamais les personnages en font, on a des références, des preuves.

      - L'histoire des parents d'Emma permet d'instaurer le cadre de l'histoire, de créer l'ambiance, d'enrichir l'univers étendu de l'histoire.

      - Savoir l'histoire des parents d'Emma mais aussi d'Hodierne peut nous permettre de comprendre certains problèmes plus tard: la famille d'Hodierne cherchera peut-être à laver l'affront fait à leur parente. Avant de créer un conflit, c'est important d'en développer les racines ( ou tu le fais après, et tu le fais bien )

      - Les changements d'Eléonore sont justifiés en fonction de l'âge qu'elle a dans l'histoire. Et changer la coiffure, les vêtements, ça parait logique, elle a épousé un noble, elle a les moyens et ça permet d'éviter de lasser le spectateur aussi. Mais c'est vrai que les personnages de tes séries préférées gardent toujours les mêmes habits, c'est bien connu que Cersei Lannister n'a qu'une seule robe.

      - C'est vrai que vouloir donner une touche de réalisme à son récit avec des mots d’époque est une insulte au lectorat, tout comme leur proposer un lexique! On devrait en effet s'abstenir d'utiliser la langue française et son vocabulaire riche, on risquerait d'apprendre des choses à ses lecteurs, le nivellement par le bas est en effet la meilleure chose à faire! Regarde des livres écrits par des auteurs français sur des sujets historiques et tu verras, les lexiques sont courants.

      - Le prologue comme ce chapitre sont datés ( 1205 et 1175 ) donc t'es prévenue d'avance que ça se passe avant, que c'est un chapitre flashback ( et l'utilité des chapitres comme ça, je te l'ai démontré plus haut )

      Ce que Lily fait est utilisé par de nombreux auteurs, même les plus célèbres.

      Tu ne comprends plus rien parce que tu ne veux pas faire l'effort de comprendre en fait. Donc comme l'a dit Ano, avant de chercher la petite bête, on se pose, on réfléchit et si on aime pas ( ce qui est ton droit le plus strict, les goûts et les couleurs ne se discutent pas ), tu passes ta route, tu ne commences pas à déblatérer sur la soi-disant inutilité de tel ou tel point sans avoir de réels arguments pour prouver que tu as raison ( la preuve, ce que tu avances, j'ai pu facilement le contester ). Car Ano a raison, sous couvert de te vouloir constructive ( ce que tu n'es pas ), tu es avant tout cassante et mesquine gratuitement.

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